DODI EL SHERBINI
DODI EL SHERBINI
Artiste iconoclaste, Dodi El Sherbini apparait comme un songe sur la scène musicale française il y a huit ans. Avant cela, il a déjà eu mille vies, qui l’ont notamment mené à étudier la philosophie et à évoluer dans le milieu de la mode pendant plusieurs années.
En 2015, il sort trois EP (Olympia, Ecce Etc, Ilion) qui posent les bases de son style unique, des textes ciselés et mélancoliques, enveloppés par une production synthétique constituée de synthétiseurs analogiques et de boîtes à rythme.
Ils lui valent d’être remarqué, et encensé, par la presse hexagonale – de Libération aux Inrockuptibles en passant par l’Obs – grâce notamment au titre L‘Eternel Retour, une ritournelle pop lyrique entêtante.
Créateur à la fois musical et visuel, il met lui-même en image ses chansons, au format VHS, sur les terres de Ciudad Valdeluz, ghost town située au nord de Madrid pour L’Éternel Retour, en Arménie pour Olympia ou en Seine-Saint-Denis pour le titre La nuit peut attendre (avec la complicité du réalisateur Kevin Elamrani-Lince).
En 2019 il sort son premier album, Fictions, qu’il a écrit et composé seul et dont le mix a été confié à Stéphane « Alf » Briat (Air, Phoenix, Cassius).
C’est un recueil de pépites électro-romantiques à la fois rêveuses et désespérées, qui ne sont pas pour autant dépourvues d’humour, un élément important pour lui : « Il y a un côté humoristique dans ma musique. Il y a de la dérision dans mes chansons et dans ma vie, je trouve ça important. Je déteste l’esprit de sérieux. Pour moi la légèreté est une vraie qualité. »
Ses fictions naviguent entre symbolisme, punchlines et clins d’œil à la pop culture et proposent ainsi une vision de l’amour inédite dans le paysage français.
Ce premier essai est à nouveau adoubé par la presse mais aussi par ses pairs, le groupe Phoenix l’invite à produire plusieurs titres de son sixième album Ti Amo. Pour le groupe, il signe également le clip du titre Goodbye Soleil. Son œil de vidéaste est aussi sollicité par le groupe Tristesse Contemporaine pour le titre Let’s Go, Nicolas Godin pour Concrete and Glass et Pilooski et Jarvis Cocker pour Completely Sun.
2024 marque son retour avec Ave Cesar, second album co-produit par le groupe Rallye et à nouveau mixé par son fidèle collaborateur Stéphane « Alf » Briat.
C’est un disque « ovni » qui pousse encore plus loin sa quête artistique. Les textes se montrent plus cryptiques, une envie audacieuse revendiquée par l’intéressé : « J’avais envie de complexité, d’inventer un langage, une langue vernaculaire, c’était un exercice de style que je voulais suivre. L’idée était de pousser le symbolisme encore un peu plus loin ». L’abstraction dans l’écriture est donc de mise mais les thèmes abordés sont, eux, bel et bien concrets.
Si Dodi El Sherbini était sur sa propre planète pour Fictions, le monde s’est brutalement rappelé à lui sur Ave Cesar. Ici il est question de covid, de gilets jaunes, et de #metoo. C’est un disque qui surprend, qui interroge mais qui a la faculté d’obséder de manière lancinante car l’on y revient inlassablement. Un peu comme un disque d’anti-pop… pop !
https://youtu.be/GOEPdjI_YAI?si=Br70SDeGOnNWpTHH
Fictions
2020